Bonne Année !

Bonjour à tous,

Le blogue est en pause …depuis trop longtemps!

Attachez votre tuque avec d’la broche parce qu’on repart en neuf pour 2012. Rendez-vous en janvier …cette fois au Cambodge!

Entre temps j’vous souhaite de joyeuses fêtes et une super année 2012 avec plein de gros fun! Et, si vous pensez à moi …bien prenez donc une Boréale Rousse à ma santé!

a+

Benoit D.

Keep the doc away

Le matin quand je quitterai la maison pour aller travailler, je barrerai la porte de notre clôture à double tour, puis je saluerai Karim, vous vous souvenez, c’est le réparateur de vélo. Il parle plus dioula que français, mais on finit toujours par se comprendre. De toute façon, on ne se dit pas grand-chose, seulement le plus important. Bonjour, comment ça va, et la santé, et la famille, bonne journée. En dioula ou en français, la sincérité est la même. Puis je recommencerai avec Sita, qui sera probablement dans son petit kiosque cafétéria en train de préparer un café à Assami. Assami, j’pense que c’est la première fois que je vous parle de lui. Les gens l’appellent l’ambiancieur. C’est joli hein!

Assami parle tout l’temps. Parler pour parler, parler pour faire réagir, parler pour garder les traditions. Si vous vous arrêtez pour lui dire bonjour, soyez certain que l’ambiancieur et ses amis seront tellement contents de vous ambiancez qu’il vous faudra rester un bon moment. Le temps nécessaire pour donner les dernières nouvelles. Sans s’en rendre compte, c’est aussi le temps nécessaire pour entretenir l’amitié.

Assis tout près, un peu en retrait, à rêvasser y’aura Zébré. Bien non, il n’est pas rayé noir et blanc, nonos. Juste noir avec les dents blanches. Ici y’a personne qui se fâche pour la couleur d’un zèbre. Le blanc c’est moi qu’on appelle gentiment « toubabou », pis le farafi (noir en dioula) c’est lui. Simple comme bonjour.

Zébré c’est le chic type. Gentil, aimable, honnête. C’est même quelqu’un à qui je demande des services. Un peu de gardiennage lorsqu’on quitte la maison pour plus d’une journée. C’est comme ça ici, même si on pense que c’est sécuritaire – du moins dans notre quartier – vaut mieux faire travailler nos voisins. Comme ça tout le monde est content. Quand les gens sont contents, on dirait que ça éloigne les voleurs.

Et faut savoir que le travail ici, c’est comme un privilège. Alors quand j’offre du travail, on n’est plus « le » blanc, on devient quelqu’un qui partage. Partage la richesse. Partage la fierté de gagner des francs. Et c’est fou comment ils peuvent mieux rentabiliser chaque franc gagner que nous. En général, le travail semble rare et pour les jeunes il semble même avoir passé son tour. Faut comprendre que le taux de chômage est élevé, pour rester poli, le taux est ahurissant. J’peux bien ajouter des chiffres, mais ça intéresse qui? Par contre, je peux vous dire qu’on reconnait facilement quelqu’un qui reste assis une bonne partie de la journée puisqu’il est sans travail. Ou quelqu’un qui vend des arachides pour des peanuts. Même en vendant un gros paquet de peanuts, je ne sais même pas ce qu’on peut acheter avec l’argent récolté. Du moins, le toubabou ne sait pas comment rentabiliser l’argent récolté en vendant un paquet de peanuts. Vraiment aucune idée. Parce que le coût de la vie est incroyablement cher ici.

Le matin quand je quitterai la maison pour aller travailler, je barrerai la porte de notre clôture à double tour. Je saluerai mes voisins. Et j’irai acheter mon paquet d’arachides. Mais pour commencer officiellement à travailler à la mairie, faut rencontrer monsieur le maire. Ce qui ne devrait pas tarder.

Pour le moment, on continue la préparation… à la maison. La lecture occupe une bonne partie de mon temps, de même que notre installation. D’ailleurs, si vous avez des suggestions de lecture sur la bonne gestion municipale, les communications, le développement durable… n’hésitez pas!

Parler du travail c’est bien, c’est important… Mais y’a aussi d’autres sujets importants… J’suis bien prêt à m’adapter, mais y’a aussi des limites! Quand on ne retrouve plus notre plaisir quotidien, quand on ne sourit plus lorsqu’on pratique notre geste favori. Quand nos papilles ne s’allument plus à l’odeur effervescente du houblon local… Y’a bien des limites. Je ne pensais pas que l’adaptation à la bière locale serait aussi pénible! S.V.P., vite une Boréale, Boréale rousse de préférence et pas trop froide! Le travail pour rester en santé, oui j’veux bien, mais comme le dit mon proverbe favori « a beer a day, keeps the doc away ». Et je ne voudrais pas le faire mentir! Il y a sûrement une autre sorte de bière à gouter ici. Je continue ma recherche.

À suivre

Benoit D.